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Notre société a-t-elle encore besoin des Églises ?



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C’était le titre d’une conférence prononcée il y a quelques années par le pasteur Laurent Schlumberger. C’est une question qui se pose toujours dans une France où le paysage religieux ne cesse de se recomposer. Selon un sondage de 2023, 44% des Français se déclarent croyants. Ils étaient 55% en 2004. Notre pays fait par ailleurs l’expérience du pluralisme religieux. Longtemps hégémonique le catholicisme doit compter avec des minorités non dépourvues de vitalité : Islam, protestantisme évangélique, judaïsme, bouddhisme. Les spiritualités, religieuses ou laïques, sont en pleine effervescence. Dans ce domaine, comme en d’autres, l’individualisme fait loi et les chercheurs de sens empruntent des itinéraires éminemment singuliers. Les Églises voient leur autorité décroître. Le détachement à leur égard prend la forme d’un désintérêt tranquille. Croyance et appartenance sont dissociées. Les frontières confessionnelles ont tendance à s’estomper. Dans le passé, les Églises ont répondu aux besoins des populations. Elles accompagnaient les grandes étapes de la vie : naissance, entrée dans l’âge adulte, mariage, mort. Elles continuent de répondre à ces demandes. Les Églises assumaient des services : éducation, santé, assistance sociale. L’État et le monde associatif ont largement pris la relève. Elles contribuaient à susciter du lien social et procuraient des raisons de vivre ensemble. Le religieux, loin de dépérir, se déploie en d’autres lieux. Le sport, par exemple, permet à des foules colossales de vivre des instants de communion intense. Alors nos sociétés ont-elles encore besoin des Églises ? Peut-être pas. Mais on pourrait se demander si les Églises ont pour finalité de satisfaire des besoins, religieux ou autres. Il est peut-être illusoire de penser que nous avons pour mission de ‘répondre à des attentes’. L’Église a pour vocation d’annoncer la parole de Dieu. Cette parole, nous n’en sommes pas les maîtres, mais les serviteurs. Elle produit des effets qui le plus souvent n’ont rien à voir avec nos projets d’Église et nos stratégies pastorales. La seule chose qui compte, c’est l’annonce de l’Évangile sans aucune arrière-pensée. Comme la rose l’Église est sans pourquoi.


Richard Cadoux

 
 
 

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